lundi 26 octobre 2009

Heurts

11 h 06 : Femme à la poussette.
11 h 10 : Femme aux boucles d’oreille rouges.
11 h 14 : Homme au T-Shirt « Hope ».
11 h 16 : Homme au MP3.
Question : Pourquoi les gens dans les hôpitaux sont-ils toujours seuls ?

11 h 30 : Femme à la veste grise.
11 h 32 : Homme à la casquette.
11 h 38 : Femme au sac rose.
11 h 57 : Femme à la poussette, la même. Dans l’autre sens.
Question : Pourquoi ceux qui entrent ne ressortent-ils pas tous. Y’a t-il une issue de secours ?

12 h 24 : Infirmière souriante.
12 h 27 : Infirmière conne.
12 h 58 : Beau jeune homme blond. Vraiment pas mal…
13 h 04 : Petit garçon au doudou élimé.
13 h 09 : Couple de papys un peu perdus.
13 h 14 : Adolescent au jean’s trop grand.
13 h 18 : Femme indienne en sari.
Question : Comment est-ce que je peux avoir faim alors que ma mère va mourir ?

13 h 23 : Interne.
13 h 40 : Personne.
13 h 42 : Toujours personne.
13 h 47 : Quelqu’un.
13 h 54 : Quelqu’un d’autre.
14 h 07 : Sonnette d’alarme. Silence. Plusieurs personnes qui courent.
Ne pas penser à ce qui se passe dans cette autre chambre. Juste à côté… Sourire à ma mère.

15 h 09 : Juste sourire à ma mère.
15 h 17 : Encore un peu...

jeudi 15 octobre 2009

Par la fenêtre ouverte

3 h 25, insomnies...
Moments d'enfants qui tournent
Un jour comme un autre.
D'été.
Plutôt triste cette année là.
17-18 ans je crois.
Mes parents débarrassent la maison de mon grand-père.
La vendent.
Souvenirs en vrac.
Les choses se font vite.
Dans l'urgence.
Pour ne pas penser.
Ne pas pleurer peut-être.
Comme mes parents ne veulent pas,
Ne peuvent pas tout jeter,
Ils font de la place dans notre grenier.
Pour la jolie chambre en chêne, la bibliothèque,
Et la ménagère qu'on me promet pour plus tard.

Fatras entremêlé de vieux vêtements,
De vieux cartons,
De vieux jouets qui passaient par la fenêtre,
Pour aller plus vite.

Et au milieu de tout ça, mon premier berceau de poupée,
Celui de mon enfance.
En bois. Blanc. Avec du tulle rose pour l'habiller.
Celui de petite fille sage.
Dans lequel sous les draps minuscules je planquais
Tout mes petits secrets...

Quelques secondes après,
Le berceau de ma soeur.
Le même. En bois. Blanc. Avec du tulle rose...
Double peine. Pas de jalouses !

Bien sûr, une roulette était cassée.
Bien sûr il était bancale.
Bien sûr je ne jouais plus avec depuis longtemps.
Mais je n'en avais rien à faire moi,
De leur bibliothèque en chêne, leur chambre de grande, leur ménagère en argent
Et toutes leurs vaines promesses !

Tout ce que je voulais moi,
C'était mon berceau de poupée.
A moi.
Avec son tulle et sa roulette cassée.
Mon berceau de poupée
Qui venait de s'écraser à mes pieds.

The end.
Fin de l'enfance.
Fin de l'histoire.
Tant pis pour les poupées
Et les berceaux cassés.

vendredi 4 septembre 2009

Blablade...

Tous les soirs quand je promène Blabla le chien je passe devant ce restaurant. Un joli petit restau, aux plaques de faïences, aux lumières douces.

Ouvert tard, surtout en été. Alors en arrivant devant je ralentis la marche. Et j’observe ces gens en terrasse. Qui se regardent, se frôlent. Enlancent leurs mains. Et cette mignonne serveuse. Décoiffée.

Parfois je me dis que j’aimerais ça. Etre à sa place. Prendre des commandes. Sourire a des gens que je ne connais pas. Echanger deux mots avec eux. Oui je crois que j’aimerais ça. Ne pas me poser de question. Au moins le temps d’un soir…

Juste regarder autour de moi, souffler, m’asseoir, picorer, et rire, sans raison, jusqu’au matin, comme ça.

Juste comme ça.

lundi 31 août 2009

Suis je un numéro

Tous ces numéros dans mon portable,

Tous ces numéros dont je ne sais plus très bien

A qui ils sont,

A quels visages ils appartiennent,

Quels sourires, quels moments…

Tous ces numéros à qui sont-ils ?

Tous ces gens qui sont-ils ?

Des vivants, des morts ?

Des amis peut-être ?

Que je connais,

Que je ne connais pas…

Tous ces numéros,

Les (r)appellerais-je un jour ?

Comme ça

Juste pour entendre le son

De leur voix

Juste comme ça…

Combien de voix au bout de tout

Ces numéros ?

Combien de moi ?

Tout ces numéros

Et personne à qui parler

Personne au bout

A bout

Rien

Une sonnerie.

Vide

Vide...


vendredi 28 août 2009

Mousson d'été


Des mots, des visages, des mots, des gens, des sourires, des mots, un jet-ski, des mots, de l'herbe, des rites-me, des bises, des bzang, des lumières, des regards, des mots, des cygnes, Belgrade, une péniche, la Moselle, du vert... Et Plombières-les-bains aussi. Un peu. Paris ? Non...
Des mots tout ça. Encore des mots. D'autres maux. Des images si t'es sage ! Un chapiteau, des sons, espagnols. Passage.
Un avion. Des nuages. Des voix. Graves. Des rires. Eclats. Chauds. Pour dedans. Un banc...
Et moi dans tout ça ?

Ecrit le 24 août lors de la Mousson d'été 2009

lundi 17 août 2009

Je suis un kilomètre...

J’aime rouler de longues heures,
Seule, en toutes saisons.
En ce moment, au couchant,
Les champs de blés qui font des vagues,
Ceux déjà coupés qui jaunissent,
Les bottes de pailles,
Les éoliennes qui vibrent dans un souffle

Sont mon paysage.

Un peu de musique en bruit de fond,
Un peu de vent, fenêtre ouverte.

Une voix de radio en lointain babillage…

Et puis me parler tout haut.

Du temps qui passe ou du programme télé.

Au fil des kilomètres
Rêver au jour qui s’efface
Pas trop vite.
Là et ailleurs à la fois.
Décider du cap…
Et ne penser à rien.

Juste être.
Bien.

samedi 15 août 2009

Ecrire ?

Pas envie d’écrire en ce moment…
Enfin si, plus exactement envie d’écrire pour moi…
Pas pour la ménagère, moins de 50 ans ou pas.
Pas pour un diffuseur, option ou pas.
Pas pour un producteur, sympa ou pas.


Mais écrire quand même.
Comme avant.
Sans cette pression à la con.
Concession, concession, concession…
Plaire, plaire, plaire…
A quoi ça sert tout ça, si je ne m’y retrouve pas ?

Non, juste écrire comme ça.
Pour moi.
Juste comme ça…

samedi 25 juillet 2009

L'âge du temps


Quand j’étais môme
Dans mon quartier
Papa se prenait
Pour Jonnhy Halliday
Maman était toujours là
Le cousin Nicolas
Les ballades dans bois
En ce temps là
J’pensais que je ne vieillirais pas

J’ai dix ans, douze peut-être plus
J’ai l’âge du temps
Qui brille dans mes yeux
La mémoire de ceux
Qui vivent dans mes lieux

Les jours de fête
C’était valse, tango, tcha-tcha
Mon manège à moi c’était çà
Les amis passaient,
Le jour descendait
Et moi je rêvais.
J’étais la reine de Sabbah
Barbarella, Cinderella
Tout ça à la fois.

J’ai 20 ans, 30 ans peut-être plus
J’ai l’âge du temps
Qui brille dans mes yeux
La mémoire de ceux
Qui vivent dans mes lieux

Gamine je pensais
Que ça ne changerait pas
Que le bonheur serait toujours là
C’était ma dolce vita

Mais les rires s’enfuient
Les souvenirs aussi
Et puis un jour,
Doucement, sans un bruit
L’enfance se tait…

J’ai 100 ans, 200 peut-être plus
J’ai l’âge du temps
Qui brille dans mes yeux
La mémoire de ceux
Qui vivent dans mes cieux

Mozette ?


Mozette c’était mon surnom quand j’avais 4 ans.
Enfin peut-être 5.
Je ne me souviens pas franchement.
Ni d’où il est venu,
ni pourquoi on m’appelait comme ça.
La petite Mozette…


Aujourd’hui plus personne n’utilise jamais ce surnom.
Ni aucun autre d’ailleurs.
En grandissant les mots doux s’enfuient.
Pas assez sérieux tout ça !

Mozette me manque...