3 h 25, insomnies...
Moments d'enfants qui tournent
Un jour comme un autre.
D'été.
Plutôt triste cette année là.
17-18 ans je crois.
Mes parents débarrassent la maison de mon grand-père.
La vendent.
Souvenirs en vrac.
Les choses se font vite.
Dans l'urgence.
Pour ne pas penser.
Ne pas pleurer peut-être.
Comme mes parents ne veulent pas,
Ne peuvent pas tout jeter,
Ils font de la place dans notre grenier.
Pour la jolie chambre en chêne, la bibliothèque,
Et la ménagère qu'on me promet pour plus tard.
Fatras entremêlé de vieux vêtements,
De vieux cartons,
De vieux jouets qui passaient par la fenêtre,
Pour aller plus vite.
Et au milieu de tout ça, mon premier berceau de poupée,
Celui de mon enfance.
En bois. Blanc. Avec du tulle rose pour l'habiller.
Celui de petite fille sage.
Dans lequel sous les draps minuscules je planquais
Tout mes petits secrets...
Quelques secondes après,
Le berceau de ma soeur.
Le même. En bois. Blanc. Avec du tulle rose...
Double peine. Pas de jalouses !
Bien sûr, une roulette était cassée.
Bien sûr il était bancale.
Bien sûr je ne jouais plus avec depuis longtemps.
Mais je n'en avais rien à faire moi,
De leur bibliothèque en chêne, leur chambre de grande, leur ménagère en argent
Et toutes leurs vaines promesses !
Tout ce que je voulais moi,
C'était mon berceau de poupée.
A moi.
Avec son tulle et sa roulette cassée.
Mon berceau de poupée
Qui venait de s'écraser à mes pieds.
The end.
Fin de l'enfance.
Fin de l'histoire.
Tant pis pour les poupées
Et les berceaux cassés.
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